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Le cerveau hyperactif des timides

Entre les rougissements, les bégaiement, la tachycardie et les mains moites, les timides n’ont pas la vie facile dans une société ou les interactions sociales sont omniprésentes et hyper-valorisées. Ces symptômes, les timides les doivent peut-être à leur cerveau. En effet, une étude de l’université de Sacramento a montré que le cerveau des personnes timides est plus réactif que la moyenne et s’emballe facilement lors des situations nouvelles.
 
Les auteurs de cette étude ont fait passer une expérience à des personnes jugées très timides et à des personnes jugées non timides. Dans cette expérience, les expérimentateurs demandaient aux participants d’observer une suite de photographies le plus rapidement possible et de décider s’il s’agissait de femmes ou d’hommes. Les visages sur les photos exprimaient les 5 émotions primaires, à savoir la peur, la joie, la colère, la tristesse et le dégoût.
Les auteurs ont remarqué que les mêmes aires cérébrales s’activaient chez tous les participants mais que certaines comme le cortex préfrontal médian pour la tristesse ou le gyrus frontal inférieur et l’insula pour la joie, s’activaient plus chez les personnes timides que chez les autres participants. Il semblerait que le cerveau timide soit globalement plus actif que la moyenne et les auteurs n’ont pas retrouvé de zone cérébrale moins active. Les personnes timides manifestent une réactivté très élevée aux émotions exprimées sur les visages.
 
Est-ce héréditaire ?
Jérôme Kagan a démontré que les circuits neuronaux de l’amygdale (une zone cérébrale de notre cerveau, en partie responsable de nos émotions) des enfants timides sont plus sensibles au stress que ceux des autres enfants. Il y a donc une part de génétique dans la timidité, mais pas que !
En effet, l’éducation et l’environnement dans lequel grandissent les enfants jouent un rôle aussi (voire plus) important que le côté héréditaire dans le développement de la timidité.
En plus, la timidité n’est pas un défaut ! Si elle ne génère aucune souffrance chez les personnes qui le sont, il n’y a aucune raison de vouloir la modifier.
Sources : 
  • Beaton, E. A., Schmidt, L. A., Schulkin, J., & Hall, G. B. (2010). Neural correlates of implicit processing of facial emotions in shy adults. Personality and Individual Differences49(7), 755-761.
  • Kagan, J., Reznick, J. S., & Snidman, N. (1988). Biological bases of childhood shyness. Science240(4849), 167-171.