
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce neuvième psycho mail !
Aujourd’hui j’avais envie de vous parler du TOC de couple ! Après vous avoir parlé des phobies d’impulsion sur instagram (cliquez ici si vous avez loupé la publi) je me suis dit que j’allais vous parler d’une autre sorte de TOC qu’on connait très peu mais qui est aussi très fréquent !
Donc le TOC du couple, qu’est-ce que c’est ?
C’est un TOC qui se manifeste par des obsessions et/ou des compulsions par rapport aux relations (la plupart du temps ça touche les relations amoureuses mais ça peut toucher toute forme de relation).
Ce TOC, il va se manifester de plusieurs façons :
Les pensées intrusives sur la relation
Les personnes qui souffrent du TOC du couple vont avoir des peurs obsédantes par rapport à leur relation. Elles vont avoir peur de ne pas être avec la bonne personne, de ne pas réellement aimer la personne avec qui elles sont, elles vont avoir peur d’avoir trompé, de ne pas avoir dit toute la vérité sur leur passé, elles auront peur de pouvoir tomber amoureuse d’une autre personne sans le vouloir, de quitter sans le vouloir, etc.
Ces obsessions vont générer plusieurs types de comportements : de l’hypervigilance, des vérifications, des ruminations, et des évitements.
L’hypervigilance
L’hypervigilance est souvent liée aux obsessions. La personne qui souffre du TOC du couple va faire attention aux moindres détails, aux moindres éléments qui pourraient confirmer une obsession. Le cerveau est donc toujours en alerte et va analyser chaque pensée, chaque réaction et va (malheureusement) tout interpréter. Si la personne est un peu fatiguée et n’est pas aussi enjouée qu’elle pense devoir l’être quand son/sa conjoint·e lui fait une surprise, elle va se dire qu’elle ne l’aime sûrement pas assez. Si elle a oublié de répondre à un message, elle va se dire qu’elle ne pense pas suffisamment à lui/elle, etc.
Les vérifications
Le TOC du couple peut amener à des compulsions, qui prennent le plus souvent la forme de vérifications et de demandes de réassurance. On va retrouver des compulsions physiques et des compulsions mentales. Les compulsions physiques peuvent prendre différentes formes : des recherches sur internet pour savoir “comment on sait qu’on aime vraiment une personne”, la vérification de messages, d’appels, des conversations instagram pour vérifier qu’on n’a pas trompé ou qu’on n’a rien fait de mal, la passation de tests, de questionnaires sur internet pour être sur·e qu’on aime encore l’autre, etc.
Pour les rituels mentaux, on va plutôt avoir tendance à se demander régulièrement “et là qu’est-ce que j’ai ressenti ?” “et quand il/elle m’a dit ça, est-ce que j’ai aimé ?” “est-ce que je suis toujours heureux·se quand il/elle rentre du boulot ?”, etc. Ils peuvent aussi prendre la forme de “test”, par exemple en se forçant à regarder d’autres personnes et à se demander si la personne leur plait. Et puis on peut avoir d’autres rituels mentaux, qui peuvent par exemple se manifester sous forme de “paroles dans la tête” comme le fait de répéter “jamais je ne le/la tromperai” plusieurs fois, ou alors compter dans la tête pour “annuler” une pensée qui pourrait signifier qu’on a envie de tromper son/sa partenaire, etc.
Les ruminations
La rumination est très présente dans le TOC du couple. Beaucoup de temps est passé à repenser à cette situation ou on n’a pas réagit comme on le voulait, ce qui veut sûrement dire qu’on n’aime plus notre partenaire, et si c’est ça, ça va être horrible, qu’est-ce que je vais faire, je vais lui faire du mal, il/elle ne me le pardonnera jamais, JE ne me le pardonnerai jamais …. et hop 3h sont passées.
Les ruminations sont très souvent liées à l’hypervigilance. L’hypervigilance va remarquer toutes les choses, tous les actes qui peuvent “vouloir dire quelque chose” sur la relation, et les ruminations vont partir de là , vont faire penser à la suite, à ce qui pourrait se passer, etc.
Les Ă©vitements
Les évitements sont très fréquents dans les TOC, et encore plus dans le TOC du couple. La personne qui en souffre va éviter d’entrer en contact avec des personnes “à risque” (comme des personnes qu’elle trouve belles ou des ancien·nes partenaires), elle peut être moins affectueuse avec son/sa partenaire pour ne plus avoir des pensées intrusives, elle peut demander à son/sa partenaire de ne plus lui faire de surprise par exemple, de ne plus être séparé plus de X heures, etc.
Comment s’en sortir ?
Comme tous les autres TOC, guérir va passer par l’acceptation de ne pas savoir et l’arrêt des compulsions, des évitements et des ruminations. Lorsque vous avez une pensée intrusive, la solution va être de ne pas y prêter d’attention et d’accepter une part de risque.
Cette part de risque, vous allez pouvoir l’accepter en ne faisant pas de vérifications. Parce que les vérifications que vous faites ne répondent pas réellement aux questions que vous vous posez, elles vous rassurent juste. Elles font disparaitre l’anxiété, c’est tout. Si elles répondaient réellement aux questions que vous vous posez, vous n’auriez pas besoin d’aller checker à chaque fois.
C’est la même chose pour les évitements. Plus vous évitez quelque chose (ici vos pensées), plus cette chose va vous faire peur. C’est contre intuitif mais si vous voulez ne plus avoir peur de vos questionnements, il va falloir les affronter, accepter qu’ils existent mais vous dire que ce n’est pas parce qu’ils existent qu’ils sont vrais. D’ailleurs, la plupart du temps, l’hypervigilance et les ruminations sont présentes parce que vous donnez de l’importance à vos pensées, que vous les interprétez comme étant véridique ou annonciatrices de quelque chose. Non. La pensée qui vous dit que vous n’aimez peut-être plus votre partenaire est exactement la même qui vous dit qu’il faut changer la litière du chat. Pourquoi lui accorder plus de crédit ? Parce qu’elle vous fait peur, certainement. Et pourtant, la peur n’est qu’une émotion qui ne signifie pas forcément que votre pensée est vraie.
Évidemment vous n’allez pas vous en sortir avec seulement ces quelques lignes, mais ça peut déjà vous donner un aperçu de ce qui est nécessaire pour vaincre votre TOC du couple. Ce que je viens de vous dire est influencé par ma pratique des TCC. C’est à dire que normalement, si vous rencontrez un·e psychologue TCC qui a une VRAIE formation (pas une formation de trois jours ou simplement quelques lectures, j’entends), les axes de travail que je viens de vous décrire seront ceux avec lesquels vous allez travailler. À ce jour, la TCC est la seule thérapie qui est validée scientifiquement pour soigner les TOC. Mais si vous trouvez un·e thérapeute avec qui vous vous sentez en confiance et avec qui vous avez l’impression d’avancer, alors lets go !