🚀 psycho mail #7 : L’hypocondrie, un TOC ?

Maintenant revenons en à l’hypocondrie, qui est un sujet qui revient beaucoup dans mes messages sur insta 😅

Comme j’en avais déjà parlé dans le quatrième psycho mail (cliquez ici pour le lire), l’hypocondrie est un trouble qui est encore mal étudié, mal défini et pour lequel il n’existe pas de protocole comme on peut en retrouver pour les troubles dépressifs ou les troubles anxieux (en tout cas en TCC).

Mais alors comment on fait pour la prendre en charge ? Et bien aujourd’hui je vais vous parler de ma manière à moi d’aider mes patients hypocondriaques !

Déjà, faisons un petit point pour clarifier la différence entre l’hypocondrie et l’anxiété liée à la santé (parce qu’elle implique une différence au niveau prise en charge aussi 🙂) 

L’hypocondrie et l’anxiété liée à la santé sont toutes les deux des maladies qui se situent sur le même continuum. Comme ça :

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Anxiété liée à la santé                                                                     Hypocondrie

Les deux ont des manifestations similaires, mais il va y avoir une différence au niveau de la sévérité et de l’atteinte sur le fonctionnement quotidien de la personne. Pour faire un résumé, l’hypocondrie est un peu la forme ultime, la plus sévère de l’anxiété liée à la santé (qui elle, peut être plus ou moins handicapante).

Et si je vous parle de la différence, c’est parce que niveau anxiété liée à la santé, les comportements et les stratégies de gestion émotionnelle peuvent être drastiquement différents. Par exemple dans l’hypocondrie les pensées et les inquiétudes liées à la santé prennent beaucoup plus de place que dans l’anxiété liée à la santé. À tel point que certains chercheurs commencent à se demander si elle ne devrait pas figurer parmi les TOC.

Mais pourquoi ?

Et bien parce qu’on retrouve dans l’hypocondrie la même dynamique que dans les TOC. Il y a souvent la présence de pensées intrusives et d’obsessions qu’on retrouve dans le TOC. “et si je suis malade ? comment je vais faire ?” “si ça se trouve j’ai une grave maladie et je vais mourir” etc. sont des pensées intrusives qui, avec ou sans déclencheur (comme une douleur) restent dans notre tête encore et encore et génèrent de l’anxiété.

Et on va essayer de soulager cette anxiété, parce qu’elle s’accompagne souvent d’intolérance à l’incertitude (“je dois prendre rdv chez le médecin pour savoir au plus vite” ou “je vais faire une recherche google pour savoir tout de suite”) et c’est comme ça qu’on se retrouve à prendre rdv chez le médecin pour la 15ème fois pour le même motif, ou qu’on fait encore et encore les mêmes recherches sur internet, ou qu’on demande à notre conjoint·e “tu penses que c’est grave ??”, etc.

Et ce fonctionnement, il fait très très penser à celui qu’on retrouve dans les TOC. On distingue bien les pensées intrusives, les obsessions, l’anxiété qui a besoin d’être soulagée et les compulsions/rituels pour la soulager 🔄

Pour ce qui est de l’anxiété liée à la santé (qui est n’est pas aussi sévère je le rappelle), on ne retrouve pas forcément d’idées obsessionnelles et de compulsions comme dans l’hypocondrie ! Il y a aussi des inquiétudes, il peut aussi y avoir des checks chez le médecin et des recherches sur internet (moins tout de même), mais le degrés d’anxiété et de handicap sur la vie quotidienne est beaucoup moins élevé.

Et au début de ce psycho mail je vous disais que la prise en charge diffère légèrement entre l’anxiété liée à la santé et l’hypocondrie.

Parce que par exemple, l’hypocondrie je la prends en charge comme un toc, notamment en faisant de l’exposition avec (surtout) prévention de la réponse. C’est à dire que mon but avec les patients hypocondriaques c’est de les faire arrêter leur compulsions et leurs rituels.

Parce que si courir chez les médecin ou faire une recherche google au moindre symptôme fonctionnait réellement, vous auriez eu besoin de le faire une fois (ou deux max). Pas 23. Pas à CHAQUE FOIS qu’un symptôme se pointe ou se repointe.

Et c’est principalement là dessus que je travaille avec mes patient·es : sur ne plus chercher à se rassurer (et supporter l’angoisse que ça génère évidemment). Et je travaille peu sur les pensées en soi. Parce qu’à ce stade, le plus efficace c’est vraiment de ne pas chercher de réassurance (en plus, ça permet naturellement de travailler sur les pensées).

Pour l’anxiété liée à la santé, il peut y avoir un intérêt à travailler sur les pensées et sur les interprétations catastrophiques s’il n’y a pas trop de compulsions comme on peut en voir dans l’hypocondrie !

Bref c’est tout un travail (passionnant) que de prendre en charge l’anxiété liée à la santé !

Et si vous voulez avoir tous les outils, aussi bien pour guérir de l’hypocondrie que de l’anxiété liée à la santé, n’hésitez pas à vous inscrire à l’atelier “Vaincre l’hypocondrie et l’anxiété liée à la santé” ! On parlera de tout ce que je vous ai raconté dans ce psycho mail de manière plus précise pour que vous puissiez mettre en place ces techniques et enfin vous libérer de votre angoisse !