Aller au contenu Atteindre le pied de page

🚀 psycho mail #11 : les évitements sont-ils toujours à bannir ?

 

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce onzième psycho mail !

 

Aujourd’hui j’aimerais vous parler de quelque chose dont on parle souvent en TCC : l’évitement.

 

Pour celles et ceux qui ne savent pas ce que c’est, l’évitement c’est le fait de ne pas faire quelque chose, ou de ne pas aller quelque part à cause de votre anxiété.

 

C’est quelque chose qu’on a facilement tendance à faire, parce que ça soulage. En gros, je prends le train et j’ai fait une crise d’angoisse dedans, j’arrête de prendre le train pour ne pas prendre le risque de refaire une crise d’angoisse.

 

Et l’évitement, même quand on ne souffre pas d’anxiété pathologique, on en fait tous·tes !

 

Par exemple, participer en classe : 90% des élèves dans les écoles, collèges et lycées n’aiment pas participer en classe, et essayent de le faire le moins possible. Et pourtant ils ne sont pas tous anxieux !

 

Il y a, pour tout le monde, des situations plus ou moins anxiogènes et l’évitement va être LA stratégie qu’on aura tendance à adopter en premier lieu. Le problème c’est que dans le cas de troubles anxieux, l’évitement renforce le trouble.

 

Et oui, comme je l’ai sûrement déjà dit sur instagram, si vous avez pris l’habitude d’éviter de prendre le train parce que ça vous angoisse, vous ne vous laissez pas l’opportunité d’expérimenter que votre anxiété peut monter, stagner, puis redescendre au bout d’un moment. Au lieu de ça, vous évitez encore et encore, et ça ne fait que renforcer votre peur. Parce que plus vous évitez quelque chose, plus vous dites à votre cerveau qu’il a raison d’avoir peur, ce qui la renforce.

 

Il existe aussi l’évitement subtil ! L’évitement subtil, c’est quand vous ne pouvez pas éviter une situation, mais que vous allez faire quelque chose, ou avoir quelque chose pour diminuer votre angoisse dans la situation. Par exemple, faire semblant d’écrire un sms quand vous attendez quelqu’un, ou alors essayer de penser à autre chose pour ne pas trop stresser, appeler votre copain ou votre copine quand vous sortez faire des courses, avoir toujours une bouteille d’eau ou un anxiolytique sur soi, etc.

 

Et l’évitement subtil peut aussi renforcer votre trouble. Parce que le jour ou vous n’avez pas accès à cet évitement subtil (imaginons que votre conjoint·e, que vous appelez à chaque fois, n’est pas dispo) votre anxiété va être doublement plus forte puisque vous n’avez pas ce qui vous rassure habituellement, ce qui peut créer encore plus d’appréhension par rapport à la situation, et générer encore plus d’évitement 🌀

 

Mais alors, l’évitement est-il forcément à bannir ?

 

Et bien non, pas forcément. Et vous allez trouver ça bizarre puisque de toute évidence, l’évitement ça ne rapporte QUE des problèmes. Et bien pas toujours non plus.

 

En effet si vous souffrez d’un gros trouble anxieux et que vos évitements vous empêchent de vivre votre vie et de remplir vos obligations, ça craint et il va falloir vous exposer. Pareil pour l’évitement subtil. Si vous n’êtes absolument pas capable de sortir sans votre conjoint·e ou que vous devez absolument avoir dans votre sac votre portable, vos huiles essentielles, une bouteille d’eau, votre boite d’anxiolytiques, des chaussettes propres au cas où et toute votre maison alors il va falloir travailler dessus pour en enlever quelques uns 😶

 

Maintenant si vous faites des évitements une fois de temps en temps, que vous avez besoin de votre bouteille d’eau mais que ce n’est pas gênant si une fois vous ne l’avez pas, alors ce n’est pas indispensable de travailler sur ça.

 

Les évitements (et évitements subtils) font partie intégrante de notre manière de gérer l’anxiété au quotidien. Lorsqu’ils deviennent handicapants ou lorsqu’ils nous font souffrir alors là c’est important d’apprendre à être plus flexible mais globalement, ça nous arrive à tous.

 

Par exemple moi j’ai 3 choses qui sont importantes pour moi quand je sors (et qui sont clairement un évitement subtil) : une batterie externe (au cas où mon téléphone n’a plus de batterie), du doliprane (au cas où j’ai mal à la tête), des pansements (au cas où je me blesse).

 

Voilà ce sont les trois choses que j’ai toujours dans mon sac, parce que ça me rassure. Est-ce que je m’en sert ? Vraiment pas souvent 😅 donc ils sont clairement là pour me rassurer. Pour autant, si un jour je ne les ai pas, je ne me sentirai pas forcément super à l’aise, mais je pourrai tout de même faire ce que j’ai à faire, ça ne me posera pas de problème.

 

Pareil pour les évitements, si vous avez tendance à éviter de prendre les transports en commun parce que ça vous angoisse un peu et que vous avez l’habitude de prendre votre vélo, pas de problème. Tant que si un jour vous avez besoin de prendre le métro (parce que votre vélo est crevé par exemple), vous pouvez le tolérer et le prendre, alors il n’y a pas forcément de raison d’arrêter cet évitement.

 

Et c’est surtout ça qui compte ! Si vos comportements ne vous handicapent pas, ne vous posent pas de problème dans la vie de tous les jours, ou ne vous font pas souffrir, alors ce n’est pas nécessaire de travailler dessus. Ça ne veut pas dire que vous n’avez pas le droit hein ! Ça veut dire que si vous n’en avez pas envie, c’est ok.

 

Et c’est un peu la même chose pour les comportements qu’on va faire pour se rassurer (comme vérifier sa porte deux fois tous les soirs avant de dormir). On confond souvent ces petits comportements de réassurance avec un TOC alors que : un TOC ça pose problème dans la vie de tous les jours et/ou ça fait souffrir.

 

Si vous vérifiez votre porte tous les soirs, deux fois mais que ça ne vous prend pas beaucoup de temps et que ça ne vous gêne pas, alors continuez ! Surtout si vous ne faites que ça 😉 mais on reviendra sur le sujet des TOC et du pathologique ou pas dans un autre psycho mail ! 

 

Les psycho mails

Pour recevoir les prochaines éditions des psycho mails : la newsletter qui vous aide à guérir de l’anxiété